les rp terminés

Eru gardait la tête posée dans ses bras, sur la table de la cuisine et reprenait petit à petit son souffle. Elle ne fermait pas les yeux, de peur de s’endormir, elle ne voulait pas dormir, elle voulait passer du temps avec son âme-sœur, le connaître un peu mieux ce Ashura, essayer de faire en sorte que l’entente soit pacifique. Elle faisait de son mieux pour communiquer, pour le laisser tranquille pour qu’il prenne ses marques et ses aises. Ce n’était sûrement pas parce qu’elle aimait bien parler au premier venu, c’était surtout que c’était son âme-sœur, et qu’elle sentait qu’elle ne pouvait pas le laisser tomber come ça. Cependant, ce n’était pas une raison pour qu’elle lui montre ses faiblesses, comme maintenant.

De l’anémie, ou une baisse de tension, sûrement la deuxième option. Mais peut-être aussi la première. La blonde, on l’avait enlevée avant de manger le matin, et elle était arrivée ici sans manger, elle avait dû aller faire la visite, chercher les courses, revenir, elle voulait sûrement en faire de trop, de plus elle courtait tout le temps. Mais elle voulait se sentir vivante, et tout ce qui l’en empêchait, c’était ces crises qu’elle avait parfois quand elle en faisait trop, qu’elle s’énervait (ce qui était rare) mais aussi.. La liste serait longue. Alors elle s’était retrouvée comme ça, comme une débile à la table de la cuisine, et n’osait pas lever la tête pour voir si Ashura l’avait vue ou pas.

Mais c’était trop tard, elle avait senti un regard se poser sur elle, puis une question. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il lui demande ce qu’elle avait, ou alors peut-être était-ce simplement par politesse ? La jeune femme ne savait pas si elle devait lui dire qu’elle avait ce genre de problèmes, elle ne voulait pas déjà qu’il s’inquiète ou quoi, mais… Elle réfléchissait, et plus elle pensait, plus elle se disait qu’elle devait être honnête avec son âme sœur, car ce sera une des personnes à laquelle elle aura le plus confiance. Donc elle releva un peu la tête d’un air gêné, faisant comme si ce n’était pas grand-chose.

- C’est … En fait je pense que tu n’as pas lu mon dossier, mais ça doit y être écrit. Je fais souvent des chutes de tension ou de l’anémie..

Elle lui fit un sourire, elle ne voulait pas l’inquiétait, et l’inquiéterait peut-être pas, mais ce qui était certain, c’est qu’elle n’allait pas rester à cette table toute la journée, il allait bien falloir qu’elle trouve quelque chose à faire. La blonde fit de grands yeux en voyant la bouteille d’eau posée sur la table à côté d’elle. Surprise, elle regarda un moment Ashura et lui fit un sourire, prenant sans attendre la bouteille. Elle n’y avait pas pensé à prendre quelque chose pour que ça passe, mais apparemment son âme sœur semblait savoir à peu près ce qu’il fallait faire ?

- Merci, Ashura.

Lui avait-elle dit en souriant toujours, même si ce n’était pas un grand sourire, il était certain qu’elle lui était reconnaissante. Ça se voyait à son regard, qui était doux et se plantait une énième fois dans celui de son nouveau colocataire. La jeune femme prit quelques gorgées d’eau tout en écoutant ses reproches puis la reposa, s’essuyant les lèvres d’un revers de main et eût un léger rire. Elle ne semblait pas avoir pris mal la remarque de l’homme aux cheveux noirs, mais plutôt comme un bon conseil, qu’elle allait sûrement pas écouter très longtemps.

- Oui c’est vrai tu as raison. Mais avant-

Il y eût comme un gros bruit, un grognement qui venait de près d’eux, elle fit les gros yeux un moment avant de se rendre compte que c’était son ventre. Cela la fit rire et elle jeta un regard à Ashura.

- Mais avant on va manger peut-être, ce serait une bonne idée.

Après s’être assurée qu’elle ne tombera pas une seconde fois, elle se releva doucement, en prenant appui sur la table, ça semblait s’être calmé. Alors elle s’avança vers les placards du haut où comme une conne elle avait mis les trois quarts des snacks et les mit sur la table de la cuisine et certains dans les placards du bas, pour qu’il y ait accès. Mais elle ne lui fit pas de remarque à propos de ça.

Il y avait quelque chose qu’elle avait envie de lui demander, mais cette fois-ci et pour la première fois, elle avait peur qu’il l’envoie balader, ayant peur d’en demander trop. Mais elle ne lui voulait pas de mal, juste qu’ils se retrouvent parfois, pour éviter une sensation pas très agréable comme celle où ils avaient été séparés plus tôt.

- Est-ce que … L’on peut manger ensemble ?

C’était tout ce qu’elle lui demandait pour le moment elle ne voulait pas le déranger non. C’était rare, mais elle lui avait demandé timidement, continuant de sortir quelques plats, car elle ne savait pas trop ce qu’il voulait manger, et elle-même ne savait pas encore, il y avait trop de choix pour le moment.

Bon, il y avait toutes sortes de snacks, elle en avait acheté plein, et parfois certains elle n’avait jamais goûté, c’étaient des snacks américains, il y en avait des français, des italiens .. Il y avait de tout, vraiment de tout. Elle espérait seulement qu’ils arriveraient à manger tout ça sans devenir obèse, sinon elle s’en voudrait un peu. C’est en silence qu’elle triait un peu les paquets, dont un qu’elle venait de jeter sur le côté sans vraiment faire attention. A vrai dire elle pensait à ce qu’elle venait de dire à son âme sœur, ou plutôt de demander. Manger ensemble pour elle c’est important, c’est convivial et puis peut-être qu’ils pourraient discuter ? Elle en demandait sûrement trop, mais bon, elle voulait le connaître un peu mieux, qu’ils passent du temps ensemble, ces choses là quoi.

Alors quand il accepta elle se retourna vers lui, en faisant de grands yeux, mais elle ne sentait aucune ironie dans ses paroles, il était sérieux. Il avait accepté sa demande, comme ça, presque facilement alors qu’il l’avait envoyé balader pas mal de fois. La blonde fit un grand sourire, son regard s’illuminant, comme si il venait de refaire sa journée, comme si il lui avait dit oui pour aller au Disneyland ou qu’il l’avait demandée en mariage. Mais euh pas si vite hein. D’ailleurs, elle était en train d’y réfléchir, tout le monde parlait d’âme sœur comme un couple, mais en amitié ça peut être possible non ? De toute façon elle allait prendre son temps avec lui, déjà faire connaissance serait pas mal, ils connaissaient leur nom, prénom, âge .. Même si elle doute qu’il avait lu son dossier. Elle, elle l’avait fait, or en réalité, elle ne savait pas ce qui l’avait amené dans ce fauteuil roulant, ni pourquoi il avait des douleurs. Quand elle avait commencé à lire qu’il était dépressif (c’est ce qu’avait marqué le cfr), il y avait quelques mots qu’elle avait survolé comme « accident » mais elle ne chercha pas plus loin, elle avait refermé le dossier. Il y avait un pavé entier, mais c’étai sa vie à lui, pas la sienne. Alors si un jour il a envie d’en parler, elle le laissera faire, peut-être lui posera-t-elle des questions un jour, mais elles ne seront jamais dans l’intention de le blesser ou de le nuire. A son âme sœur, elle ne voulait pas lui faire de mal.

Eru était persuadée que l’on ne pouvait pas faire de mal à son âme sœur, elle ne savait pas comment elle pouvait savoir ça, mais elle le sentait. Et même à sa personnalité, la jeune femme ne pourrait jamais lui porter atteinte, que ce soit physiquement ou moralement. Elle était certaine qu’il était quelqu’un de bien, elle le sentait, peut-être qu’il se faisait une façade, mais Eru le sentait, il se cachait, se terrait dans son coin. Pour qui, pour quoi, elle ne savait pas, peut-être car c’était son âme sœur. Peut-être que lui sentait qu’elle était chiante, et qu’elle n’allait pas le laisser tomber de sitôt. Elle avait continué de le regarder tout en pensant ceci, et était retournée à ses snacks en souriant.

C’est en entendant sa question qu’elle sembla tirée de ses pensées et lui fit un grand sourire.

- J’ai ramené plein de snacks ! Mais si tu veux parler de trucs plus … Gros ? Ben y’a plein de trucs aussi attend !

La jeune femme s’était précipitée sur le frigidaire, mais pas trop vite non plus pour éviter que sa tension ne refasse de conneries. Elle l’ouvrit et énuméra tout ce qu’elle avait acheté.

- Alors.. Il y a des sushis, des lasagnes, des raviolis à l’eau, des cordon bleu, des pizzas, des trucs aux légumes… Et dans les placards il y a des pâtes aussi ! Qu’est-ce que tu veux manger toi parmi tout ça ? Sinon je mangerais bien de la lasagne, bien sûr avec des snacks .. Oh, mais bien sûr j’ai acheté ..

Eru s’était penchée pour regarder dans certains placards du bas et y montra des gateaux ainsi que du chocolat.

- Ça ! Du chocolat chaud, du thé… Et .. Du café aussi. Est-ce que tu en bois ?

A vrai dire elle espérait que oui, sinon elle irait el donner au voisin ou elle ne sait qui, car elle n’en boirait pas une seule goutte de ce truc. La question de savoir si elle savait cuisiner ? Oui, elle n’était pas chef étoilée mais au Japon les enfants apprennent assez tôt à faire les tâches ménagères et la cuisine seuls donc .. Oui, elle savait cuisiner.

- Oui ! Enfin, je ne suis pas restauratrice non plus, mais je me débrouille ! …. Et toi ? Tu sais cuisiner ?

Elle s’était un instant arrêté, puis continua de ranger quelques snacks dans les placards du bas, et en se rendant compte que les assiettes et verres étaient dans les placards du haut, elle fronça les sourcils et fit de la place, en mettant la moitié dans ceux du haut et ceux du bas, sans en dire un mot à son âme sœur. Comme ça au moins il pourrait attraper ce qu’il voudrait sans lui demander de l’aide, et quand elle sera pas là il sera déjà plus avantagé.

La blonde triait les assiettes et les verres, les comptant pour qu’il y ait des parts égales qu’elle allait répartir dans les placards du haut et ceux du bas. Elle ne voulait pas qu’il soit dépendant d’elle, ce n’était absolument pas le but. De plus, il semblait souffrir au moindre mouvement, ce qui la déstabilisait un peu, elle ne ressentait pas la douleur qu’il éprouvait, mais ça lui faisait mal de le voir comme ça. Et ça n’avait rien à voir avec de la pitié, c’était de la compassion, de l’empathie. Puis quand il lui fit remarquer qu’il aimait le café, elle fit un sourire une fois de plus, soulagée de ne pas avoir acheté ça pour rien, même si ils avaient une sorte de budget illimité. Elle avait souri d’autant plus quand il lui dit qu’il savait cuisiner, c’était un grand soulagement une fois de plus, parce qu’encore une fois, si elle avait pas été là et qu’il ne savait pas cuisiner, elle n’aurait pas voulu retrouver la maison en feu et lui avec. Quand elle se fit cette réflexion, elle remarqua qu’elle n’aurait pas pu le supporter, de le perdre, alors qu’ils ne se connaissaient qu’à peine. C’était assez … étrange.

- Super alors ! Au moins il n’y a pas moyen qu’on mette le feu à la maison ou quelque chose du genre, ça serait … Nul.

Très nul même, elle avait eu un petit moment d’hésitation, elle voulait dire « horrible » suite à ce qu’elle avait pensé avant, mais avait préféré opter pour un mot bien plus simple et compréhensible, et comme ça il ne se poserait pas de question sur ce qu’elle pourrait ressentir ou quoi, oui ça serait inutile. De plus, elle aurait voulu lui demander si lui aussi avait ressenti cette sensation bizarre quand ils avaient été éloignés l’un de l’autre, pour savoir si ce n’était pas simplement elle qui avait un problème ou quelque chose du genre. Mais est-ce qu’elle devrait lui demander ? Il le prendrait mal ou quelque chose comme ça ? Bon, elle allait lui demander.

- Dit Ashura, est-ce que .. Quand je suis partie tu as ressenti quelque chose de bizarre ? Je ne veux pas faire de sous-entendus ou quoi, c’est juste que c’était comme si on nous enlevait quelque chose, je voulais juste savoir si c’est moi qui étais folle ou si on était deux à l’être.

Avait-elle dit sur le ton de la plaisanterie, riant légèrement même si sa question était tout à fait sérieuse. Elle se sentait presque gênée de lui demander ça, peut-être même qu’il ne voulait pas en parler ou s’en foutait, ce qui serait probable. Mais en attendant elle allait se focaliser sur ce qu’ils allaient manger, et elle eût rapidement la réponse : Lasagnes. Oh ben parfait si il mangeait comme elle. Elle lui avait fait un sourire et sortit de nouveau la lasagne pour pouvoir la mettre au four à température et durée indiquée, super, ça marche bien en plus et c’est pas trop compliqué à programmer, bon c’est déjà ça.

La blonde venait de remarquer que son âme sœur était partie s’installer à table, et elle n’y vit aucun inconvénient, en réalité, Eru était un peu naïve et ne captait pas vraiment quand les gens profitaient d’elle ou pas. Elle trouvait presque ça normal qu’il se soit mis à table, et le fait qu’elle allait mettre la table d’elle-même sans rien à redire à son âme sœur le prouvait bien. Elle n’allait pas lui faire de remarques, juste faire ce qu’elle avait à faire. Et après qu’elle ait mit les assiettes, les couverts et les verres, ainsi qu’avoir ramené l’eau, elle venu s’installer en face de lui à la table.

La jeune femme était souriante et au passage avait étalé des gâteaux apéritifs sur la table, pensant que c’était nécessaire, et puis elle aimait bien ces merdes là. Alors elle ouvrit un paquet et en mangea, pour le moment elle ne disait pas grand-chose, semblant affairée à manger ces biscuits, ou plutôt dévorer, vu qu’elle n’avait pas mangé de la journée. C’est lorsqu’Ashura prit la parole qu’elle le regarda, écoutant attentivement ce qu’il voulait dire. Sur ce sujet, ce n’est pas qu’elle était fermée, mais elle se disait que ça avait été un peu too much de mettre des informations personnelles, voire très personnelles dedans, ce qui fit que son sourire était un peu moins grand, mais se voulait rassurant, car elle sentait le stress de son âme sœur.

- Oui… Et non. A vrai dire, je me suis arrêtée aux informations biologiques, c’est-à-dire l’âge, la taille, le groupe sanguin etc, mais quand j’ai remarqué que les informations étaient devenues bien trop personnelles, j’ai préféré refermer le dossier, faisant croire aux gens du cfr que je l’avais lu en entier.

Eru semblait sincère, elle ne mentait pas, ça pouvait peut-être se savoir, car elle le regardait et semblait parfois un peu gênée, ou même timide. Mais elle n’avait pas fini de parler, elle voulait lui dire le pourquoi du comment, au moins qu’il soit au courant.

- En fait .. Je pense que ce genre de choses on ne devrait pas l’apprendre à l’insu de l’autre, ces choses là, on en parle quand on en a envie, si on veut savoir quelque chose, on se pose les questions directement. Je me suis dit que tu n’avais sûrement pas envie de savoir qu’une inconnue savait des choses sur toi qui étaient bien trop douloureuses ou personnelles. Ce n’est pas que je ne te porte pas d’attention, c’est juste que si un jour j’ai envie de savoir ce qui t’est arrivé, je te le demanderai et si tu n’as pas envie de me répondre, eh bien tant pis, ce sera ton choix. Tu vois ce que je veux dire ?

Oui, c’était bien mieux comme ça, d’être honnête avec lui, de lui faire comprendre qu’elle n’irait pas fouiller dans sa vie personnelle, qu’elle ne s’immiscerait pas dans sa vie comme ça et qu’elle ne lui ferait pas d’interrogatoire compromettant. Eru était une femme assez ouverte d’esprit et douée d’empathie, même si parfois elle pouvait se montrer égoïste et chiante, ce n’était pas pour autant qu’elle ne s’intéressait pas aux gens. La blonde s’intéressait beaucoup à son âme sœur. Ils ont un an pour se connaître, ils prendront simplement le temps qu’il faudra pour se dévoiler l’un à l’autre si ils en ont envie, voilà tout.

- Pareil, si tu as des questions à me poser, tu peux, ça ne me dérange pas.

Avait-elle dit dans un sourire rassurant, elle ne voulait pas être méchante ou fermée avec lui, au contraire, c’était comme si c’était la personne, la seule personne, sur laquelle elle voulait tout savoir, même si elle le cachait un peu. Car elle se disait justement qu’en un an, ils allaient tout de même communiquer.

Eru était toujours attablée, sentant le mal de sa baisse de tension s’améliorer petit à petit, pour le coup, ça lui faisait du bien d’être assise, et de manger surtout. Madame avait déjà fini un paquet de gâteaux apéritifs à elle toute seule, en entamant un autre comme si de rien n’était, alors qu’il restait une bonne vingtaine de minutes pour la lasagne. Mais elle s’en fichait, elle avait vraiment faim, alors elle mangeait, certes c’était n’importe quoi, mais elle mangeait.

La blonde balançait ses jambes croisées au niveau des chevilles sous la table, évitant de trop les balancer pour ne pas donner des coups à son âme sœur, qui semblait assez fatiguée par ailleurs. Eru commençait à l’être aussi, pas au point de somnoler, mais elle l’était. Ses cheveux blonds un peu ébouriffés par le fait qu’elle s’agitait tombaient le long de ses épaules et lui arrivaient presque en bas du dos, quant à son visage, il était lumineux, ses yeux bleus faisaient ressortir ses cheveux d’ailleurs. Et ses lèvres étaient les trois quarts du temps étirées dans un sourire chaleureux. D’ailleurs, parfois on la prenait pour une lycéenne, car ce n’est pas comme si elle était très grande non plus, taille moyenne on va dire, 1m65 c’est bien non ? Mais ce qu’elle regrettait peut-être c’était que sa poitrine n’était pas aussi voluptueuse qu’elle ne le voudrait. D’ailleurs heureusement qu’il n’avait pas lu le dossier, si ça se trouve c’était marqué dedans. Mais encore heureux, ça allait avec sa silhouette fine, 50 kg c’est bien aussi non ? Et puis si les gens sont pas contents, ben elle n’allait pas changer pour eux, voilà !

Mais quand elle avait commencé à parler sérieusement à Ashura, ses jambes avaient arrêté de se balancer, et se tenaient maintenant correctement. Comme sa posture tout court, qui se faisait droite et elle était complètement tournée vers lui, contrairement à il y a 5 minutes. La jeune femme gardait le sourire lorsqu’elle lui parlait, mais il s’effaçait peu à peu que lui avait commencé à parler.

Au départ, elle comprenait pour le fait qu’il avait pas pris son dossier en main, c’était un imparfait, il en avait rien à foutre d’être ici à Sindety et de rencontrer son âme sœur, ainsi que de faire la discut’ le premier jour, surtout si il est fatigué. Mais ce qu’elle ne comprenait pas par contre, c’était l’attitude qu’il avait d’un coup. Elle se doutait qu’il n’était pas forcément agréable, quelque chose la dérangeait, et ce n’était pas la façon dont il lui parlait qui la dérangeait, c’était autre chose, quelque chose qui la fit froncer des sourcils légèrement tandis qu’elle semblait surprise.

- Explique-moi une chose, pourquoi tu … Parles aussi mal de toi-même, au point de dire que tu mourras dans pas longtemps ? Et dire ça d’une façon aussi détachée, comme si ça n’allait importer à personne ?

C’était ça qui dérangeait Eru, c’était comment il se traitait lui-même, au point de se dire que sa mort ne serait peut-être pas importante, et peut-être qu’il pensait que ce serait bénéfique ? Le cœur de la blonde avait battu bien plus fort qu’elle ne le pensait, comme si elle avait été blessée par ses propos, quand il avait dit ça, qu’il ne lui restait plus beaucoup de temps à vivre. Rien que d’imaginer quelque chose comme ça, elle avait l’impression qu’on lui arracherait une partie d’elle-même. Et ça, elle n’acceptait pas du tout, au contraire.

Au point qu’elle n’avait pas fait attention à son compliment, elle l’avait peut-être remarqué quelques minutes auparavant, mais ses dernières phrases venaientt de balayer tout ce qu’il avait pu dire, ça allait devenir sa priorité, la santé de son âme sœur, que ce soit son physique, mais aussi et surtout son moral, qui semblait être au plus bas. On avait sûrement dû lui faire beaucoup de mal, si il en venait à penser ça. Quels genres de personnes odieuses avaient pu le blesser alors qu’il n’avait rien de méchant ? Elle en était persuadée, c’était pas normal qu’il pense de cette façon là. Il lui avait demandé de ne pas s’approcher de lui, cependant elle était désolée pour lui, car elle n’allait pas respecter ce terme, il en était hors de question.

Elle s’était un peu redressée, les sourcils froncés complètement cette fois-ci, elle était en colère, mais c’était comme si ce n’était pas vraiment contre lui. Quoi que un petit peu tout de même.

- Alors là que oui je vais m’emmerder, et tu vas devoir me supporter jeune homme ! Crois-le ou non à cette histoire d’âme sœur, mais même sans ça, je ne te laisserais pas tomber, et ça je t’en fais la promesse, je peux te le jurer au nom de n’importe qui, mais c’est hors de question que je te laisse tomber Ashura ! Est-ce que tu te rends compte à quel point ce que tu dis est grave ? A quel point ça peut faire mal ? Car oui, on a beau ne pas se connaître, mais ce que tu viens de dire c’était comme si tu m’enfonçais des coups de couteau, et je ne comprends pas non plus pourquoi ça fait ça.

La jeune femme avait pris l’une des mains de son âme sœur, pour lui faire comprendre, et l’avait placée au niveau de son poignet, pour lui faire sentir son pouls qui était peut-être bien trop rapide, et ça n’avait rien avec la baisse de tension. C’était les émotions qu’elle venait de ressentir, tout comme celle de toucher physiquement Ashura, qui avait donné une sensation très bizarre, comme si c’était quelque chose qui lui manquait, mais qui la faisait se sentir en sécurité en même temps. Cependant elle n’allait pas tenir sa main indéfiniment, alors elle l’avait lâchée ensuite rapidement, presque gênée.

- Tu vois, je ne te mens pas, c’est ce que j’ai ressenti quand tu as dit ça. Alors s’il te plait, ne redis plus jamais ce genre de choses.

Eru se rassit correctement, prenant une légère inspiration, comme pour se calmer, et calmer ces battements de cœur qui étaient devenus bien trop irréguliers dans sa poitrine. Son visage se radoucit petit à petit, se passant une main sur le visage rapidement. Le regardant ensuite de nouveau dans les yeux, elle essayait de lui faire reprendre la discussion plus calmement.

- Dis moi simplement que tu ne veux pas que l’on se rapproche ou que tu as besoin de temps. Je vais être honnête avec toi aussi, j’aurais aimé que l’on communique plus souvent, que l’on fasse des sorties ensemble, pas forcément tout le temps ensemble, mais qu’au moins la vie ici nous soit vivable à tous les deux.

La jeune femme ne comprenait pas. Elle ne comprenait pas comment on pouvait se haïr à ce point, au point de dire de telles atrocités envers soi-même, elle ne voulait même pas savoir si il voulait mourir ou pas, c’était inconcevable, elle ne le laisserait jamais faire de toute façon. Jamais. Elle ne le connaissait qu’à peine, mais c’était hors de question que son âme sœur se mette en péril de cette manière, ou même de quelconque manière qui soit. Elle se disait qu’elle le garderait à l’œil, mais ça allait être bien pire, ou mieux : Elle n’allait plus le lâcher.

Elle lui en avait fait la promesse, et elle allait la tenir. Elle fera tout ce qu’il faut pour qu’il se sente à l’aise, se sente mieux, pendant ces un an qu’ils allaient passer ensemble. Peut-être qu’il voudra repartir à la fin, soit, mais peu importe sa décision, s’occuper de lui sera sa priorité numéro un.

La blonde avait eu un léger tic nerveux de bouger sa jambe, peut-être pour essayer de calmer son trop plein d’énergie (qui commençait enfin à descendre) ou son stress. On n’aurait pas dit comme ça, mais elle était stressée. L’entendre dire quelque chose comme ça l’avait presque fait paniquer, dont ses battements de cœurs, qui commençaient enfin à revenir à la normale. Puis au fur et à mesure, quand l’homme aux cheveux noirs semblait avoir abandonné toutes idées sombres pour le moment ou du moins n’en parla plus, elle fut rassurée, son tic nerveux s’était arrêté et elle avait enfin sourit de nouveau. Eru avait envie de lui reprendre la main, mais elle savait bien que ça n’allait pas être possible, peut-être plus du tout ? Elle n’espérait pas. Car ce contact avait été assez .. Apaisant, elle s’était sentie bien rien que par sa main sur la sienne.

Mais elle allait essayer de ne pas trop y penser, sinon elle serait bien trop tentée d’essayer d’attraper sa main par n’importe quel moyen et la garder qui sait. C’était bizarre dit comme ça mais elle l’aime bien, elle s’était déjà attachée à lui. Mais bon, Eru a la fâcheuse habitude de s’attacher trop vite aux gens. Et de leur faire un peu trop confiance aussi. Elle n’en parlera peut-être jamais, mais elle a été de nombreuses fois déçues par des amis proches, mais la blonde se disait que ça ne servait à rien de s’arrêter à ça, et qu’il fallait continuer de rencontrer des gens, jusqu’à trouver les bonnes personnes. Et elle se disait qu’Ashura était l’une des bonnes personnes, et son âme sœur qui plus est. Elle lui accorderait une confiance aveugle si elle le voulait, mais peut-être pas maintenant. La semaine prochaine ou dans un mois oui, mais pas maintenant. Quoi que.

En attendant la jeune femme allait se détendre et sourire, elle allait vraiment se mettre en colère si il recommençait, mais ça ne semblait pas être le cas, et tant mieux. En plus le ventre de celle-ci avait grogné de nouveau alors qu’elle venait de s’enfiler un paquet de gâteaux à elle toute seule. D’ailleurs elle n’avait pas pensé à en proposer à Ashura, tant pis. Maintenant elle souriait à ce qu’il venait de répondre. Elle savait qu’elle était pénible, mais n’étais pas une gamine pour autant, ils n’avaient que cinq ans de différence, c’était pas grand-chose, enfin par pour Eru.

Son sourire c’était grandement agrandi lorsqu’elle l’entendu râler sur le fait qu’il ne ferait pas d’efforts ni rien, car même si il en ferait pas, c’est pas pour autant qu’elle allait l’abandonner, oh que non.

- Oh que oui je vais m’emmerder ! Tu n’as pas idée d’à quel point je resterais à tes côtés, que tu le veuilles ou non ! Pendant une durée indéterminée !

La jeune femme lui avait sourit de nouveau, et n’avait pas arrêté, puis ensuite, comme si ils étaient liés par la télépathie.. Ou non c’était simplement par la fin, elle se leva pour voir combien de temps il restait pour la lasagne, regardant si elle ne cramait pas ou quoi. En plus l’odeur se répandait dans la maison, il n’y avait rien de pire quand la faim se faisait ressentir. Puis se tourna vers Ashura pour lui répondre, mais elle fut surprise de le voir fumer d’un coup, et fronça les sourcils.

De un, elle n’aimait pas le voir fumer car ça détruisait encore plus sa santé, mais en plus ça allait puer la cigarette dans la maison. Eru n’aimait pas trop cette odeur d’ailleurs, elle trouvait ça inutile aussi, c’était simplement de la drogue, et elle n’était pas vraiment d’accord avec ça, alors la jeune femme se tourna vers lui.

- Oui, la bouffe est prête, mais est-ce que tu peux me faire plaisir et aller fumer près de la porte fenêtre s’il-te-plait ? Ou l’éteindre pendant qu’on mange et tu iras la fumer après, je pense que tu as plus besoin de manger que de nicotine !

Et c’est après ces mots qu’elle sortit le plat du four, persuadées qu’il allait faire une des deux actions. Après tout, elle ne lui demandait pas grand-chose, juste de se nourrir, pour l’instant elle n’avait pas vraiment critiqué le fait qu’il fumait. Elle n’avait même pas soupiré, mais ramena le plat sur la table en galérant et ayant failli le faire tomber, mais il était arrivé à destination sans problèmes. Peut-être qu’il allait se servir, mais elle prit les devants, ne voulant pas qu’il se brûle. Elle ne le prenait pas pour un idiot ou quoi, c’était simplement que comme elle l’avait promis, elle prenait soin de lui, et commençait déjà.

- Tu veux la moitié ou les trois quarts ?

Lui avait-elle dit pour plaisanter, tandis qu’elle coupait la nourriture tranquillement et en essayant de ne pas se brûler elle-même. Elle s’était permise de plaisanter avec lui, comme ça, ils changeaient de sujet, et c’était bien mieux pour tout le monde. Eru avait envie de bien s’entendre avec Ashura, même si ce dernier semblait ne pas vouloir être totalement d’accord avec ça.