les rp abandonnés

La loose. La loose. C’est vraiment la loose.

Ce petit refrain tourne dans la tête d’Eryn depuis la veille ou l’avant-veille ? Qu’importe, rien n’a réussi à calmer ses nerfs de la jeune femme. Pas même le paquet de clopes qu’elle s’est enfilé. Elle essayait d’arrêter, comme tout l’monde. Elle avait même réussi à diminuer un peu, mais là elle n’y arrivera clairement pas dans ces conditions-là. Elle a été enlevée et elle n’est pas prisonnière. C’est contradictoire et déstabilisant. Elle n’arrive pas à tout comprendre, ou plutôt elle refuse de tout comprendre. Elle est en colère et ça lui fait peur. Comme elle a peur de tous les sentiments un peu forts.
On lui a dit de prendre ça comme de « grandes vacances. » Il faut croire qu’il n’y a qu’elle pour frissonner de dégout à cette idée. DES VACANCES ! Mais quelle horreur ! Rien que l’idée lui déplait. Elle n’en a pas pris depuis presque trois ans qu’elle est dans sa boite autres que des week-ends prolonger. Pour elle : le travail c’est la santé.
Les vacances c’est stressant, rien n’y est prévu et ne tombe comme il faut. Un nouvel environnement c’est stressant, tout est chamboulé et adieu la routine. Eryn est stressée. Elle n’a pas réussi à dormir de la nuit, se tournant et se retournant dans un lit dont elle n’aime pas l’odeur des bras mais qu’on lui a présenté comme le sien. Elle porte des habits qu’on lui a présenté comme les siens mais dont elle n’aime pas l’odeur. Alors la première chose qu’elle a fait aujourd’hui c’est : une grande lessive. Elle a passé vingt minutes à sentir toutes les lessives du magasin jusqu’à en trouver une qui lui convienne à peu près… C’est en rentrant qu’elle est tombée sur une librairie, et c’est dans cette librairie qu’elle a trouvé un début de solution à son problème en la dizaine de livres qu’elle a acheté. Voilà de quoi tuer le temps en attendant que cette foutue année ne passe. Elle n’avait même pas réussi à envoyer un mail à ses employeurs ou ses collègues pour les prévenir de sa disparition. Ce qui est bien normal dans la mesure où elle s’était fait enlever. Rien qu’à cette idée elle stresse. Le stress c’est mal, elle a besoin de sa routine… Ou à défaut : de clopes et de lecture.

En parlant de lecture, elle déambule dans le parc en lisant un truc random qui parle de langage zoologie marine. Pourquoi ? Parce qu’elle n’y connaissait rien et qu’il fallait bien quelque-chose de compliqué pour occuper son esprit et l’empêcher de stresser… Du coup elle sillonnait les allées du parc en marchant et en lisant occupant doublement son esprit.

Me voilà bel et bien guérie de la dépression que j'ai subi à cause de mes camarades qui ont décidé de me détester pour avoir été amoureuse d'une autre fille. Quand j'ai découvert mes sentiments pour elle, je ne me doutais pas que ça pourrait aussi mal se passer. Avec l'histoire du Parti Communiste Japonais, je me doutais que s'ils étaient au pouvoir il fallait absolument que je me cache, mais étant donné que la Guerre Froide est déjà terminée depuis longtemps et que certains hommes politiques ont pu faire leur coming out public, je me disais que l'amour que j'éprouvais pour une autre fille ne serait pas quelque chose de néfaste pour moi. Il faut dire que j'ai été bien naïve sur le coup car si la politique n'est pas homophobe, le lycée si.

Heureusement que Martial était là car sinon je serais déjà morte depuis un temps, mais le problème reste que je ne pouvais pas aller au lycée sous peine d'empirer les choses. J'en avais même parlé à mes parents pour ça juste après ma première tentative de suicide, et ils ont quand même refusé catégoriquement de me désinscrire, jusqu'à ce qu'ils soient au courant de ma seconde tentative de suicide où ils ont cédé et ils m'ont désinscrite de l'école.

Aujourd'hui, je vais beaucoup mieux, même sans l'aide de Martial car je n'ai plus aucune nouvelle d'elle depuis ma capture. Mais mon mental reste fragile et c'est encore facile de me faire déprimer à nouveau.

Je pense tout ça pendant que je marche, je suis donc ailleurs. Je ne fais pas encore attention où je marche, et de toute façon, j'ai juste envie de marcher. Je ne sais pas encore quoi faire à part aller sur mon téléphone et faire un Rubik's Cube.

D'un coup, pendant ma marche, mon pied percute une petite pierre qui sort du sol, et j'ai pu me rattraper in extremis et alors que je souffle, je me fais bousculer et je tombe. Ouhlà ! Je me relève vite en paniquant un peu.

"Oh ! Je suis désolée !"

Je m'excuse platement en hochant la tête, c'est limite un réflexe de Japonaise. Je ne veux absolument pas la mettre en colère à cause de sa maladresse !