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Lun 6 Aoû 2018 - 16:17
« Il n’a pas l’air en forme. »
« Oui, tu as vu comme ses cernes sont bleus… »
« Ca lui donne un charme, quand même, je trouve… »
Anna et Anetta discutaient pendant que l’une faisait une prise de sang sur un patient et l’autre tenait le haricot pour que son malade vomisse. Elles savaient ce qu’elles faisaient et n’avaient plus besoin de se concentrer. L’habitude, également, faisait qu’elle ne portait pas grande attention aux personnes dont elles devaient s’occuper.
Anna et Anetta étaient deux infirmières russes arrivées depuis longtemps sur Sindety. Elles étaient chacune l’âme-sœur de l’autre et bien qu’elles aient eu des vies très différentes avant d’arriver ici, le Fil Rouge en avait fait comme des jumelles inséparables et fusionnelles. Elles s’intéressaient aux mêmes choses, aux mêmes sujets, aux mêmes restaurants, aux mêmes magasins, et cette nuit en l’occurrence, au même médecin.
« Il est là depuis quelle heure ? »
« Je sais pas… entre son cabinet et le dispensaire… »
« Il ne doit pas dormir beaucoup… »
« Je suis sûre qu’il a quelque chose qui le travaille… »
« Une sorte d’âme tourmentée, tu veux dire ? Ca aussi, ça lui donne du chien… »
Elles fixaient toutes les deux, alors qu’elles remplissaient machinalement les dossiers des patients, le dos du docteur Lincheau. C’était l’intérêt principal de leur travail au dispensaire, qui n’accueillait que des maladies communes, des blessures peu graves et des gens démunis. Le docteur Lincheau, avec sa grande taille, son visage de statue grecque et ses blonds cheveux, étaient devenu l’attraction discrète des infirmières de l’endroit.
« Tiens, elle est de retour. »
Anetta dû cesser de fixer le docteur Lincheau pour suivre du regard ce qui intéressait Anna. Elles virent, assise sur un lit d’hôpital, une jeune femme aux longs cheveux roses et aux yeux grands ouverts, d’une couleur exceptionnellement bleu. Apparemment, ce n’était pas la première fois que les deux infirmières la voyaient ici.
« Ah, ça a l’air d’être Lincheau qui s’en occupe. Elle a de la chance la gamine… »

[…]

Colin offrit son bras à Tess pour qu’elle puisse descendre du lit à son aise. Elle était maladroite, mais avait toujours, dans chacun de ses gestes et dans chaque attitude, cette hargne dynamique qui faisait d’elle sa patiente préférée.
« Essayez de faire plus attention la prochaine fois. »
Tess redescendit sur ses cuisses sa jupe moulante puis darda un regard plein de défi et de jugement sur le médecin.
« Vous êtes un crétin, Dr. Lincheau. »
Ce à quoi, Colin se contenta de sourire. Et sur ce, Tess le quitta en traversant le dispensaire sur ses haut talons qui claquaient comme des fouets. Toutes les têtes se retournèrent sur son passage. Tess était une prostituée qui venait régulièrement voir le docteur Lincheau pour s’assurer que « tout va bien. » Les esprits les plus étroits, dont ceux d’Anna et d’Anetta, jugeaient violemment la jeune femme et regardait curieusement le médecin dès qu’elle lui rendait visite. Pourtant entre eux, il n’y avait qu’une relation tout à fait normale de docteur à patiente, avec une touche de franchise qui leur permettait de tout se dire. Mais évidemment, cela n’était pas vu d’un très bon œil. Et Colin, après avoir laissé partir Tess, soupira longuement par le nez en sentant l’atmosphère se transformer lentement autour de lui. C’était pour les gens comme Tess qu’il avait voulu ouvrir ce dispensaire et pourtant, ils n’étaient toujours pas correctement acceptés. Colin se sentait le seul à les comprendre.
Il aurait dû maintenant se pencher sur un autre patient, mais il eut à la place une sorte d’absence, de moment de flottement où il fixa le sol sans rien dire, rien faire, rien penser. Il était rempli d’un sentiment de vacuité depuis que Tess était partie.
« Docteur, le dossier d’Alice Wist. »
Colin cligna des yeux et regarda curieusement l’infirmier qui venait d’apparaître. Il semblait se réveiller d’un long sommeil.
« Qui est-ce ? »
« La jeune fille, là-bas. »
« Et vous avez besoin de moi pour… ? »
« Sept points de suture sur l’avant-bras. Elle a eut un accident. »
Colin prit le dossier et se dirigea vers la jeune femme aux cheveux roses qu’on lui avait indiquée. Elle avait un style particulier qui détonnait. Mais habitué, Colin n’en fut pas spécialement affecté. Il fut toutefois admiratif devant ses grands yeux limpides, avec cette couleur inimaginable. L’air autour d’elle semblait se modifier et Colin eut comme un vertige, mais il mit cela sur le compte de la fatigue et se contenta de sourire, d’un sourire tout professionnel, et d’ouvrir le dossier de la jeune femme. Apparemment, ce n’était pas sa première visite.

« Bonsoir Mlle Wist. Et si vous m’expliquiez ce qui vous est arrivé ? »

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Lun 6 Aoû 2018 - 20:55
Alice était assise sur un lit d’hôpital, son avant-bras gauche était en sang, son visage plus pâle que d’habitude et elle avait des égratignures un peu partout. Elle se souvenait de cet endroit puisqu’elle y avait mis les pieds plus d’une fois et elle commençais à être une cliente régulière même si elle est arrivée sur l’île seulement quelques jours auparavant. Elle avait un peu mal à son bras, mais elle avait tellement l’habitude de se blesser qu’elle ressentait beaucoup moins la douleur qu’auparavant. Elle était tout de même un peu sonnée, elle devait se cramponner au lit avec son bras indemne pour ne pas perdre l’équilibre et elle avait encore du mal à réaliser ce qui lui était arrivée. Elle pris une grande bouchée d’air et fixa le médecin qui venait de lui adresser la parole. En croisant son regard elle se mit à voir un peu flou et eu une impression de déjà-vu même si elle était persuadée de ne l’avoir jamais croisé. Elle sentait qu’elle allait perdre l’équilibre mais elle reprit ses esprits à temps. Pour pouvoir lui apporter une réponse, elle décida de rassembler ses souvenirs d’avant l’accident. Elle s’était mise à plisser ses yeux et à regarder le plafond pour mieux réfléchir. Elle se rappelait de rochers et de bourdonnements et… bingo ! Elle se souvient de presque tout ce qui lui était arrivée, alors elle se mit à raconter son récit :

« J’avais pour objectif de me rendre à la plage pour je ne sais qu’elle raison puis je me suis dit qu’au lieu de faire tout le tour pour atteindre l’entrer de celle-ci et croiser tous les autres habitants de  Sindety je ferais mieux de passer sur le côté pour gagner du temps. Il suffisait seulement d’escalader quelques rochers donc ça ne me paraissait pas sorcier et puis j’avais déjà fait ça. Quand j’étais à mi-chemin je vis un arbre et dans celui-ci se trouvait un énorme nid de guêpes. Ils y en avaient partout de ces sales bêtes ! Et elles commençaient à s’approcher dangereusement de moi sauf que comme je suis allergique à leurs piqûres j’ai légèrement paniqué et je me suis mise à courir pour rejoindre la plage sauf que mon pied c’est bloqué entre deux cailloux et pendant ma chute, mon bras en a heurté un autre particulièrement pointu. »

Elle raconta sa mésaventure sur un ton froid tout en fixant le médecin d’un ton impassible. Elle essayait quand même de se souvenir de la raison pour laquelle elle voulait se rendre à la plage, mais elle n’y arriva pas et comme se creuser les méninges n’est pas trop son truc, elle en conclut qu’elle voulait juste prendre un peu de bon temps en écoutant le bruit des vagues.
Donc après ces quelques petites secondes de réflexion, la jeune femme ne laissa même pas le temps au médecin de répondre qu’elle rajouta, comme à chaque fois qu’elle va quelque part ou qu’elle parle à quelqu’un, une petite remarque désagréable :

«  Vous avez intérêt à être délicat avec votre aiguille, j’ai bien peur que vous ne soyez pas aussi doué que mon médecin en Irlande. »
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Lun 6 Aoû 2018 - 22:20
Le vertige persistait. Colin n’avait que 32 ans mais l’expérience lui permit quand même de remarquer instinctivement les signes de perturbations d’Alice Wist. C’était comme si sa capacité au diagnostic était en pilote automatique, pendant qu’une autre partie de son esprit, celle de l’inconscient, de l’imaginaire, du doute et de la profondeur, entrait dans une espèce de dimension qui avait toujours été là, mais qui n’avait jamais été explorée auparavant. Quelque chose était en train de se passer, mais l’homme raisonné qu’était Colin Lincheau ne le voyait pas, ne faisait pas attention. Une phrase, alors qu’il écoutait le récit d’Alice Wist, résonnait curieusement dans sa tête, sans qu’il ne sache d’où elle venait : Quelque chose va advenir.
Mais Colin, face à sa patiente, ne le comprit pas. Il portait sa blouse blanche de médecin et il n’était, à cette heure précise, que le médecin. Il écoutait Alice Wist avec sur le visage un air un peu fatigué, morose et tout aussi impassible que la voix de la jeune femme. Son esprit cartésien de docteur nota : discours cohérent, pas davantage d’indices de désarroi. Il ne se permit aucune remarque mais à l’entendre, il comprit pourquoi elle venait régulièrement ici. Elle semblait avoir une inclination pour les comportements inconsidérés et le danger. Egalement, il remarqua son petit accent irlandais. Il s’apprêta à lui répondre, ouvrit la bouche, mais elle le coupa avant qu’il ne puisse dire quoique ce soit. La remarque, plutôt que de le vexer, surprit plutôt le Dr. Lincheau, et il se contenta d’hausser simplement les sourcils. Un bref silence s’était fait dans le dispensaire. Tout le monde avait entendu l’arrogance d’Alice Wist. Anna et Anetta se dirent, au loin, en les fixant et sans que Colin ou Alice ne puissent les entendre, que c’était une jeune bien effrontée mais qu’heureusement, le Dr. Lincheau était un gentleman. Et effectivement, Colin n’eut pas de réaction particulière ni de réplique. Il ne chercha pas à se défendre particulièrement et ne semblait pas atteint dans son ego. C’était la fatigue, et ce sentiment, sûrement, qui l’anesthésiait. Il baissa les yeux sur le dossier, un instant, et réfléchit. A partir de ce moment-là, il cessa de regarder Alice Wist dans les yeux.
Il se retourna juste une seconde pour approcher un chariot et un tabouret du lit de la patiente Wist, et il commença par nettoyer et désinfecter la plaie.

« Je ne sais pas qui était votre médecin en Irlande… » commença-t-il, avec un franc accent parisien. « …Mais je suis persuadé qu’il était très bon et je vous assure que nos médecins le sont tout autant ici. Même si ce n’est qu’un dispensaire, et pas réellement un hôpital, la qualité des soins est garantie et nous sommes intransigeant sur la question. Quant à moi, j’ai beau être un jeune médecin, j’ai roulé ma bosse et ce ne sont pas quelques points de sutures qui vont me mettre en difficulté. » Il ne le regardait toujours pas dans les yeux et se concentrait sur sa plaie. « Donc je vous le redis, et vous l’assure à nouveau : ce sera du bon travail. » Il ne précisa pas qu’il était spécialisé en gynécologie. Cela pouvait mettre mal à l’aise. Mais ça transparaissait dans ses gestes, dans ses mains habituées à travailler sur l’intime, alors qu’il s’occupait du bras d’Alice Wist. Même sans le connaître ou sans savoir sa spécialisation, on comprenait aisément que Colin Lincheau était un homme méticuleux. Alors qu’il finissait de nettoyer et qu’il s’apprêtait à anesthésier, il se surprit à sourire faiblement. Entre Tess qui lui disait qu’il était un crétin, et cette jeune femme – inconsciente, insolente et hautaine – qui mettait en doute l’adresse de ses capacités, il n’y avait pas place à la tendresse pour le Dr. Lincheau ce soir. Et au lieu de s’en accabler, ça le parut absurde. Les yeux toujours baissés sur son travail, il ajouta avec, sur ses lèvres, toujours un fin sourire : « Bien, maintenant, je vais anesthésier et vous faire les points de sutures dont vous avez besoin. Votre plaie est profonde, mais ce n’est pas très grave. Il faudra quand même faire plus attention à l’avenir. » Il parlait avec une infinie douceur, et presqu’un peu trop bas, ce qui faisait que parfois, on pouvait ne pas bien l’entendre. Finalement, Alice Wist n’avait pas à s’en faire car Colin n’était que délicatesse.

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Mer 8 Aoû 2018 - 12:31
Ce que lui dit le docteur la rassura un peu. Car oui, elle a beau être une habitué des centres médicaux, elle est toujours un peu stressée avant de se faire soigner surtout qu’avoir des points de sutures n’est jamais une grande partie de plaisir.

Outre les lieux, les personnes qui l’entouraient n’étaient toujours des anges mais à vrai dire elle non plus, c’était presque un automatisme de les envoyer bouler, sûrement parce que ça la rassurait un peu. Dans le cas de ce jour, même si elle savait que sa remarque n’était pas très délicate, elle ne l’avait pas dite pour qu’on la rassure, loin de là. La plupart des gens s’énervent ou ignorent quand on leur lance des piques mais celui-ci lui avait répondu de manière calme et cordiale. Elle ne savait pas vraiment comment réagir alors elle décida de se taire. Un long silence s’installa entre le médecin et sa patiente. Elle s’en voulait de lui avoir parlé sur ce ton désagréable et de lui avoir dit tout cela car c’était bien le meilleur médecin qu’elle eu jusqu’à présent. Il faisait les choses délicatement et avec douceur et on voyait qu’il connaissait son métier. Elle l’avait mal jugé et le regrettait, pourtant ce n’est pas son genre de se remettre en question et c’est même la première fois que ça lui arrive. Maintenant, tout ce qu’elle voulait c’était de le détester. Le détester pour l’avoir mise dans l’embarras car elle ne savait plus quoi faire. Devrait-elle s’excuser, lui répondre méchamment ou bien juste se taire ? Normalement elle ne réfléchit pas et préfère agir mais là elle paniquait pour la deuxième fois en une journée. Même si elle essayait de lui trouver les pire défauts pour avoir une bonne raison de le détester elle n’y arriva pas. Elle avait l’impression de le connaître depuis longtemps, comme un vieil ami pourtant elle avait beau se creuser les méninges elle était persuadée de ne l’avoir jamais rencontré quelque part et malgré sa mémoire qui aime lui jouer des tours, elle s’en serait sans doute souvenu.

Pendant qu’elle était perdue dans ses pensées, le docteur continuait de faire les points de sutures. Elle n’avait pas remarqué, mais en réfléchissant elle s’était remise à plisser les yeux et à regarder le plafond. Après en avoir pris conscience elle baissa la tête puis fixa ses genoux en essayant de paraître le moins déstabilisée, mais elle ne trompait personne puisqu’elle était particulièrement nulle pour cacher ses émotions quand elle est paniquée. Elle se remit à réfléchir à ce qu’elle devrait faire et décida d’opter pour l’honnêteté. Elle se répéta une bonne vingtaine de fois dans sa tête « tu peux le faire, un simple désolée et c’est fini. Tu pourras partir et ne plus jamais le revoir ensuite » Mais évidemment s’excuser n’est jamais facile, surtout pour quelqu’un qui déteste être en tort et devoir se remettre en question. Elle leva discrètement la tête pour voir où il en était et elle constata qu’il avait toujours les yeux rivés sur son avant-bras et il avait l’air de bien avancer. Alors elle regarda l’horloge qui était accrochée au mur face à elle et les aiguilles indiquaient qu’il était 1 h 43 du matin. Elle ne s’était pas rendu compte qu’il était si tard et c’est vrai qu’elle commençait un peu à fatiguer. Tous les événements qui ont eu lieu pendant la journée et le manque de sommeil qui s’accumulait ne faisant qu’accentué sa fatigue, car depuis qu’elle est arrivée sur l’île elle a du mal à avoir un sommeil réparateur. Elle doit sûrement avoir le mal du pays.

Elle se remit à fixer ses genoux pendant un moment, comme ci ils allaient lui donner une once de courage mais évidemment ce n’était sans aucun succès. Mais il fallait qu’elle s’excuse à tout prix ! Maintenant qu’elle s’était mis en tête de le faire elle ne pouvait plus reculer. Alors elle rassembla le peu de bravoure qu’elle avait sur le moment et se lança : « Désolée... ». Elle le dit d’une voix à peine audible, toujours en fixant ses genoux et en priant pour qu’il n’ai pas entendu. Elle devait avoir l’air vraiment ridicule mais au moins elle l’avait fait et c’était un poids en moins. La jeune femme ne sait pas vraiment si elle aimerais voir une réaction de sa part. D’un côté elle avait déjà assez honte comme ça et elle ne souhaite pas qu’il en rajoute tandis que de l’autre elle voudrait quand même connaître sa réaction. Enfin bref, elle était aussi indécise que d’habitude. En attendant une quelconque réponse de sa part, elle ferma les yeux pour tenter de se calmer un peu tout en luttant contre le sommeil.
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Jeu 9 Aoû 2018 - 19:51
Dans le dispensaire, le désintérêt pour Alice Wist était retombé comme une chape de plomb. Finalement, ce genre d’insolence était plus courant qu’on ne le pensait. On  n’était juste pas habitué à ce qu’il atteigne le Dr. Lincheau. Pourtant, avec son air affable et ennuyé, et cette attitude de simple médecin, humble dans sa profession comme dans sa personne, il était une cible facile. Mais en réalité, on le respectait, car on savait. On savait que c’était grâce à lui que l’endroit ici et que des gens étaient soignés. Alors si on voulait s’en prendre à quelqu’un, on évitait que ce soit lui.
Et cependant, Alice Wist l’avait attaqué.
Et Colin Lincheau n’avait pas répliqué. Comme si ça ne le concernait pas, ni comme si cet endroit était vraiment en lui. Il semblait à la fois en dehors et en dedans. Et alors qu’il soignait le bras d’Alice Wist, cette impression restait palpable. Il semblait à la fois concentré sur son travail, et en même temps complètement parti, ailleurs, dans un monde autre, parallèle, inimaginable, et surtout impénétrable.
D’une certaine façon, c’était vrai. Colin n’était pas vraiment là. Le vaisseau de pensées indicibles et de sentiments confus, dans son esprit, qui avait atteint une terra incognita, continuait à progresser. Il explorait, indécis, prudent. Colin avait l’impression que quelque chose était en train de changer, lentement. Que quelque chose se passait dans sa tête, sans qu’il puisse mettre le doigt dessus.
Quelque chose va advenir.

Dans le dispensaire, le bruit avait tout surmonté. Les bavardages des infirmières, les diagnostics des médecins, les plaintes patients, les bruits de machines, tout, provoquait une cacophonie étonnante. Si les hôpitaux étaient silencieux, dans le respect des peines des malades ; le dispensaire du docteur Lincheau était bruyant, dans la vérité des vies qu’il soignait. Et pourtant, Colin l’entendit, ce pardon presque inaudible, murmuré du bout des lèvres, prononcé dans un seul souffle. Ce pardon créa comme une bulle dans laquelle n’existèrent que Colin Lincheau et Alice Wist. Et sur ce même ton, tout bas, que Colin répondit : « Ce n’est pas grave. » Lui non plus n’en sait rien si elle avait pu l’entendre. Mais les mots furent formulés et existèrent, dans la nouvelle dimension de l’esprit de Colin, et dans la bulle du médecin et de la patiente. Même s’ils n’étaient pas entendus par Alice Wist, ils existaient et leur effet aussi.

Un moment passa où ils ne dirent plus rien. Alice Wist se laissait soigner et Colin se concentrait à demi, l’esprit à la fois ici et ailleurs, et pendant cet instant, rien ne se passa. Mais c’était se méprendre que de penser que ça allait durer. Le dispensaire était le refuge des perdus, et c’est l’un d’eux qui traversa les portes automatiques cette nuit-là. C’était Georges.

« BANDE DE FILS DE CHIENS ! »

Les têtes se relevèrent et se retournèrent, celle de Colin aussi. Tout le monde vit Georges. Il était habillés de haillons, empestaient le sale et l’alcool, et portait une bouteille de bourbon dans la main. Il avait dans le regard l’œil du cheval fou et la hargne de la rancune. Georges était furieux. Colin, penché sur le bras d’Alice Wist dont quatre des sept points de sutures avaient été refermés, se redressa. Le visage du docteur, impassible, ne donnait aucun indice. Mais on devina quand même qu’il savait bien qui était Georges. L’ivrogne en colère invectiva d’abord les premiers visages qui se présentaient à lui, surtout des infirmiers qui essayaient de le calmer. Évidemment, cela eut l’effet tout inverse et Georges redoubla de hargne. Il avait quelque chose sur le cœur, quelque chose au travers de la gorge, et il voulait cracher – c’est la moindre des choses –, il voulait se libérer. Cela, Colin Lincheau le comprit bien et il fut le seul à ne pas réagir. Il restait assis, en face d’Alice Wist, fixant Georges, attendant. Et pendant ce temps, Georges insultait tout le monde, perturbait le calme de la nuit et interrompait les soins de tous les malades. Il attirait toute l’attention à lui.
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Dim 12 Aoû 2018 - 13:27
Alice se sentait plus à l’aise et détendue après que ses mots soient entendus et acceptés. Elle ne s’était jamais excusée auparavant, de peur qu’on l’envoie paître ou qu’on la fasse culpabiliser encore plus. Après être rassurée par la gentillesse des mots du docteur Lincheau, ses paupières étaient tellement lourdes qu’elle ne savait si elle pourrait les rouvrir un jour. Le vacarme tout autour la berçait doucement tandis qu’elle commençait à tomber dans les bras de Morphée. La douleur à son bras lui paru supportable et même très lointaine tellement qu’elle se sentait apaisée. Mais le calme dure rarement très longtemps dans ce genre d’endroit. Un cri la réveilla, celui d’un homme dans la misère qui venait d’entrer dans le dispensaire. La jeune femme n’a jamais été confrontée à la pauvreté et à la violence, qu’elle soit physique ou verbale.  Elle vivait dans un environnement riche. Toutes les personnes qu’elle côtoyait étaient raffinées, polies et distinguées et il était rare qu’un pauvre franchisse les portes de sa maison. C’était à peine si elle se rendait compte que des personnes mouraient de faims dehors. On ne lui en avait jamais parlé et elle risquait de rester ignorante encore toute sa vie. Mais cet homme était particulièrement insolent, il repoussait les personnes qui voulaient l’aider et les insultait encore plus qu’avant.

Pendant qu’elle se réveillait tranquillement, elle n’avait pas encore remarqué ce qui l’avait sorti de son sommeil puisqu’elle était encore trop endormie, l’homme devenait de plus en plus agressif et renversait tout ce qu’il voyait, que ce soit seringues, papiers ou bien de gros appareils de médecines. Le dispensaire était devenu un champ de bataille en quelques minutes.  Elle leva la tête puis vît le docteur Lincheau qui s’était redressé pour voir ce qu’il se passait puis elle regarda ce qui avait causé son réveil, l’homme était encore à l’entrée du dispensaire et il jurait de plus en plus fort. Certains patients paniquaient alors que d’autres s’énervaient à cause du bruit. Des médecins et infirmières essayaient de les calmer et d’autres tentaient d’arrêter l’homme. Elle regarda à nouveau le docteur et vit qu’il avait l’air de le connaître, intriguée elle lui demanda :

« C’est qui lui ? »

Pas de réponse, il avait l’air concentré sur la scène qui se déroulait devant lui. Elle n’insista pas plus, du moins elle n’eut pas le temps car l’homme, voyant que le docteur Lincheau ne réagissait pas à ses injures, commençait à s’approcher vers eux tout en l’insultant de tout et n’importe quoi. D’habitude Alice aurait laissé quelqu’un d’autre se faire insulte puisqu’au pire ce n’est pas son problème et qu’il n’a qu’à se défendre seul, elle a d’autres chats à fouetter mais là c’était différent. Ca l’énervait et elle avait envie que d’une chose, le remettre à sa place. Alors fidèle à elle-même, au lieu de réfléchir elle le provoqua. Elle n’avait pas pris en compte son bras qui était encore en train de se faire soigner et le fait qu’elle soit encore à moitié endormi. Elle se mit à râler de plus en plus fort alors l’homme lança la bouteille qu’il avait dans la main depuis qu’il était entré contre le mur à côté du docteur Lincheau et de sa patiente et il continua de s’avancer vers eux tout en marchant dans les bouts de verres éparpillés sur le sol.
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